Comme tous les Français, les DDEN ont été horrifiés par les massacres perpétrés à Paris le 13 novembre dernier.
Alors que les attentats de janvier 2015 visaient des journalistes et, à travers eux, une liberté fondamentale, la liberté de la presse, le 13 novembre, des meurtriers fanatiques ont frappé pour faire le plus possible de victimes, des jeunes, des familles, ayant le tort d’aimer la musique, d’aimer assister à un match, d’aimer dîner dans un restaurant, manifestant tout simplement ainsi la joie de vivre.
Autre nouveauté, la méthode des attentats-suicides. Les terroristes, munis de leur ceinture d’explosifs, très difficiles à repérer, peuvent frapper désormais n’importe qui, n’importe où, n’importe quand.
Des « politologues avertis », des « experts », les médias ont voulu donner des explications. Certains mettent en cause la politique extérieure de la France en Afrique, en Syrie, d’autres, les difficultés sociales dans les banlieues, ou encore des mesures particulières qui choqueraient les musulmans de France (interdiction de la burka dans les espaces publics, refus de menus de substitution dans les cantines scolaires.
Sans doute il y a un peu de vrai dans tout cela. Des jeunes, français ou belges, sont en effet endoctrinés, partent en Syrie pour revenir afin de participer à des attentats ou en organiser. Il y a aussi l’endoctrinement par le biais des réseaux sociaux. Mais n’oublions pas l’extraordinaire facilité pour trouver des armes et des explosifs !
Cependant il faut éviter à tout prix les amalgames : la très grande majorité des musulmans condamnent nettement les terroristes, certains découvrant parfois avec stupéfaction et horreur la contamination qui a frappé des jeunes de leur entourage et restant impuissants face à cette situation.
Alors que faire face au fléau qui progresse ?
D’abord, ne pas montrer sa peur, ne pas changer sa façon de vivre, le contraire signifierait que les fanatiques ont gagné.
Ensuite, rappeler avec force les valeurs et les principes de la République : liberté, égalité, fraternité, et laïcité, tout particulièrement à l’école, en expliquant leur signification, et leur importance pour le vivre ensemble dans la société.
L’explication théorique peut être compliquée pour des enfants, mais c’est dans la pratique quotidienne qu’il faut agir, en repérant tout comportement contraire aux principes républicains, en montrant pourquoi ce comportement est inacceptable, et, éventuellement en le sanctionnant. Ceci est d’autant plus nécessaire qu’une évolution récente est inquiétante : c’est ainsi que dans une école élémentaire troyenne, des garçons (du cours moyen) refusent de s’asseoir à côté d’une fille et de lui donner la main ! Agir en faveur de l’égalité homme-femme commence donc à l’école en insistant sur l’égalité garçon-fille!
Donc, revenir inlassablement sur l’apprentissage des grands principes républicains, c’est agir pour l’éducation à la citoyenneté, sans rien laisser passer qui soit contraire à ces principes, et d’abord à l’école (en ce qui concerne donc les DDEN). C’est lutter dans le but de parvenir au rétablissement d’une vie en société, dans laquelle les tensions s’atténuent, où les massacres sont inconcevables, parce que l’idée que les habitants de France peuvent vivre tous ensemble, dans le respect de chacun, aura triomphé.
La Présidente,
Raymonde CHARPENTIER
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